Quelles perspectives pour l’année 2018 ?
L’année 2017 s’est achevée sur une note globalement positive. En effet, rares sont les marchés qui auront terminé l’année dans le rouge, à l’exception du marché russe ou de certaines matières premières. Si la situation économique reste confortée par les banques centrales, la volatilité, le pétrole, l’explosion de bulles ou encore certaines tensions politiques pourraient compliquer une année qui s’entame pourtant sous de belles perspectives.
En Zone Euro, les marchés actions terminent l’année sur une progression notable de + 7% pour l’Eurostoxx 50 et de + 9% pour le CAC 40 en France. Dans leur globalité les indicateurs progressent toujours sensiblement, comme la croissance du PIB portée par l’Allemagne, la France, l’Espagne et l’Italie. Le chômage confirme sa tendance à la baisse et la consommation sa tendance positive. La France rassure les marchés par des indicateurs industriels satisfaisants, même les sondages présentent un optimisme nouveau des Français vis-à-vis de la croissance. Le seul point noir confirmé reste l’inflation qui ne cesse de décevoir par sa faible progression (+1,5%), certes attendue. La BCE se veut toujours rassurante, prévoyant tout de même un raffermissement de sa politique en fin d’année 2018 et une possible remonté des taux.
Aux Etats-Unis, la réforme fiscale a enfin été adoptée le 19 décembre, annonçant de fortes baisses pour l’imposition des entreprises et cherchant à rapatrier les bénéfices réalisés à l’étranger. Cette réforme agressive devrait bénéficier aux résultats des entreprises mais est, pour l’heure, sujette à des critiques sociales importantes. Les marchés n’ont pas réagi fortement, la réforme ayant déjà été anticipée depuis de longs mois. Les performances constatées sont quant à elles presque alarmantes, le S&P terminant l’année à plus de 30% de croissance, le Dow Jones dépassant 25% alors que la croissance du pays est prévue à 2,1% pour 2017 par le FMI (contre 2% pour la Zone Euro). Poussés par un dollar faible, les marchés ne cessent de franchir des records historiques. La FED se veut pourtant rassurante, après une nouvelle hausse des taux au mois de décembre, ramenant le taux directeur à 1,50%. Le successeur de Janet Yellen, Jérôme Powell, semble donc s’inscrire dans sa succession et a annoncé prévoir trois hausses pour 2018.
Le gouvernement chinois, après avoir revu à la hausse sa croissance de 2017 (+ 6,8% contre 6,5% anticipés) a pris le pari de maintenir une croissance d’au moins 6,5% sur les trois prochaines années. Malgré ces bons résultats, une menace toujours plus importante se profile, le surendettement. En effet, la BRI a constaté que l’endettement du pays représentait, au second trimestre 2017, 255,6% du PIB. Le gouvernement devrait s’attaquer à limiter la dette publique en 2018, un chantier considérable pour la seconde économie mondiale.
Notons également les bons résultats du Japon, dont la croissance du PIB devrait être de 1,5% contre 1,3% prévus sans pourtant avoir résolu les problématiques de contraction de la main d’œuvre et d’inflation. La croissance 2018 est attendue sous la barre de 1%.
En ce qui concerne le pétrole, le baril continue sa remontée, dépassant à présent les 61$. L’excès d’offre commençant à se résorber. La situation reste tendue entre les pays producteurs et les Etats-Unis conservant une production de schiste importante. Le cours devrait rester maitrisé jusqu’au mois de juin 2018 et la réunion de l’OPEP visant à discuter le maintien ou non des niveaux de production actuels.
Enfin, sur le marché des devises, l’année aura été dominée par les discussions sur l’euro/dollar. Si en janvier 2017 il était question de parité parfaite entre les deux devises, en janvier 2018 1,00 € vaut à présent 1,20$. Une des raisons de cette forte baisse du dollar réside dans l’incertitude politique aux USA, entre réforme de la santé et réforme fiscale, une autre pourrait être l’importance du déficit courant du pays. 2018 devrait rester une année d’incertitudes sur ce sujet, les cours toujours plus dépendants de la FED et de sa politique monétaire.
Cette année 2018 pourrait donc comporter son lot de surprises. L’administration Trump et la valeur des marchés américains resteront les premiers points d’incertitudes pour les marchés, et en fin de second trimestre le sujet du pétrole devrait à nouveau faire débat. En Europe, la situation semble plus stable, les échéances politiques étant moins nombreuses et le Brexit toujours plus compliqué. Les marchés actions pourraient donc continuer de profiter de ce contexte. Il faudra donc garder un œil sur chaque marché en 2018, car en l’absence de multiples échéances, l’aléa pourrait survenir de n’importe où.