Le 19 février 2020, l’ensemble des places boursières de la planète se rendait compte de l’importance de la pandémie du Covid-19. Depuis cette date les marchés se sont effondrés, perdant en moyenne un quart de leur valorisation. Aujourd’hui, les mesures de confinement touchent plus de 3 milliards de personnes et les banques centrales se sont mobilisées pour protéger l’économie mondiale. Dans ce point trimestriel nous avons souhaité aborder les principaux évènements des dernières semaines et nous reviendrons sur la situation des marchés dans la conjoncture actuelle.
Après la Chine, l’Europe a été pendant la majeure partie du mois de mars l’épicentre de la pandémie. Les différentes mesures de confinement et les incertitudes sur leurs durées additionnées au manque d’intervention (dans un premier temps) de la BCE (Banque Centrale Européenne) ont provoqué une chute historique des cours. Le 18 mars, le CAC 40 affichait une évolution de -35% depuis le 1er janvier, -36% pour l’Eurostoxx 50. Cette chute n’ayant pas été limitée aux marchés actions, nous avons vu une évolution en parallèle sur les marchés des taux. Les obligations d’Etat étaient en forte chute jusqu’aux premières annonces de la BCE. Le 9 mars, l’OAT 10 ans français touchait -0,40% et l’allemand -0,90%.
Le 18 mars 2020, après plusieurs jours de consultations internationales, la BCE a annoncé un plan d’urgence de rachat de dettes pour 750 milliards d’euros. La BCE espère soulager les banques et les inciter à maintenir voire à relancer leurs prêts aux ménages et entreprises, et ainsi soutenir la production et l’emploi. En réaction, les marchés actions se sont légèrement repris, l’Eurostoxx et le CAC affichent à présent – 27% depuis le premier janvier, se rapprochant des valorisations de l’année 2016.
Les Etats-Unis sont à l’heure actuelle devenus le nouvel épicentre de l’épidémie, avec notamment New-York qui affiche le plus de personnes contaminées. Si l’économie américaine avait, en toute relativité, mieux tenu que l’Europe jusqu’à aujourd’hui, (Dow-Jones -23%) elle en avait pourtant suivi les mêmes tendances majeures. La FED a annoncé à la mi-mars son plan de sauvetage en abaissant fortement ses taux directeurs, si difficiles à remonter ces dernières années, et programmant également un plan de rachat de créances dépassant les 1 000 milliards de dollars. Ce plan semble à présent évoluer plus fortement chaque semaine pour conforter les marchés.
Alors qu’en Europe le point critique de l’épidémie semble s’approcher, les Etats-Unis sont donc les derniers touchés de plein fouet. Si la FED a pris la mesure de la situation et s’est mobilisée dès début mars, les autorités sanitaires américaines ont pourtant tardé à mettre en place les mesures de confinement essentielles au combat contre le virus. Les prochaines semaines risquent d’être déterminantes pour limiter les conséquences économiques de long terme.
Après des semaines difficiles, la Chine semble en terminer avec le virus, si on se fie aux annonces officielles. En parallèle la banque centrale a elle aussi annoncé une baisse exceptionnelle de ses taux directeurs, la baisse la plus importante depuis 2015. Si le pays semble en phase de repartir, il resterait vraisemblablement l’un des plus impactés par les conséquences à long terme de l’épidémie. Le confinement mondial portant très lourdement sur les exportations du pays.
C’est sur le marché des matières premières que les conséquences sont parmi les plus lourdes. Le baril de Brent cote à 23 dollars suite à la chute de la demande mondiale et a touché son niveau le plus bas depuis 17 ans. Il en va de même pour grand nombre de matières premières non alimentaires. A l’inverse, l’or culmine à 1 700 dollars l’once, retrouvant des cours atteints en 2011.
A l’heure d’une récession inévitable, il convient de réfléchir à nos expositions en appréciant les conséquences possibles de la pandémie. Certains gérants d’actions voient dans cette situation des points d’entrée intéressants en pariant sur une reprise forte. Mais les incertitudes sont des plus nombreuses et la volatilité des plus fortes (on observe des écarts quotidiens de plus de 3% en moyenne sur le CAC 40). La fin de l’épidémie est aujourd’hui imprévisible, et il en va de même pour son coût et les conséquences économiques. La récession aura vraisemblablement un impact sur l’ensemble des classes d’actifs à court et long terme. Le rendement du fonds en euros restera probablement très faible les années à venir (notons que les assureurs se veulent rassurants sur la garantie en capital). Le marché immobilier risque quant à lui d’être incertain pendant les prochains exercices si la crise se prolonge durablement. Devant ces nombreux points d’interrogation, il est nécessaire de réfléchir à nos propres horizons d’investissement. Toute l’équipe du cabinet se tient à votre disposition pendant cette période de confinement pour vous accompagner dans vos réflexions.