Pascale Baussant a été interviewée pour le podcast « Monéthique » de la société Goodvest du mois de juin 2023.
Lien pour écouter cet enregistrement : https://open.spotify.com/episode/0MgLgE4dLqWvM5GmqME5ov?si=6oOyXd75TCS2sn9hoNai6w
Retranscription de cet enregistrement :
Dans votre livre « Petit manuel pour l’entreprise : comment agir pour le climat ? », vous évoquez des solutions pour apporter un changement plus « vert » en entreprise. Comment avez-vous fait pour implémenter ce changement au sein de votre entreprise ?
Je pense qu’il n’est pas forcément plus simple de se transformer de l’intérieur que de créer un modèle d’entreprise immédiatement responsable. Je crois en effet que nous avons tous des habitudes difficiles à perdre, ainsi qu’une certaine résistance au changement.
Dans une petite entreprise comme la nôtre, nous n’avons pas de responsable de développement durable en interne. C’est donc le rôle du dirigeant d’essayer d’impulser ce changement. Je pense que quel que soit le secteur d’activité, il s’agit forcément d’un effort.
Ce chemin m’a passionné. Je trouve que nous avons tous notre rôle à jouer. L’avantage d’une petite entreprise, c’est que l’on peut rarement l’accuser de greenwashing. Le fait de ne pas avoir de pression actionnariale permet d’avoir beaucoup plus les mains libres pour agir pour le changement et d’impulser cette transformation.
Au niveau de votre équipe, est-ce que tout le monde a suivi le mouvement ?
Forcément, nous pouvons avoir des visions différentes, des volontés d’engagement différentes. Il y a des choses qui étaient importantes pour moi comme l’adhésion au collectif 1% pour la planète France. J’ai souhaité apporter cet engagement ; et d’ailleurs chaque année, toute l’équipe se rend aux Rencontres pour la Planète pour écouter les associations environnementales présentes et choisir quel projet nous allons soutenir. Il y a naturellement des sensibilités différentes, mais j’essaye de sensibiliser tout le monde. Nous ne reviendrions pas en arrière aujourd’hui. Si quelqu’un nous rejoignait faisait un rejet de cet engagement, nous ne serions pas compatibles.
On entend souvent cette idée qu’un investisseur ayant un impact responsable est un investisseur qui a beaucoup d’argent. Trouvez-vous que l’épargne responsable se démocratise de plus en plus ?
Tout à fait. Je trouve que c’est une très bonne chose qu’il y ait cette vulgarisation de ce sujet-là. Je pense que nous avons tous notre part à faire. Evidemment, une grande fortune aura plus d’impact, parce que les impacts seront proportionnels aux montants des investissements. Je pense cependant qu’il ne faut pas négliger l’effet collectif. Si on additionne les changements de comportement, l’impact peut être important.
Aujourd’hui, vos clients vous approchent-ils car ils sont attirés par votre démarche responsable ou bien pour une autre partie de votre expertise ?
Un peu des deux. Nous nous développons beaucoup par bouche à oreille et donc nous pouvons avoir quelqu’un qui vient nous voir pas forcément pour ces sujets-là. Après, nous affichons notre engagement en première page de notre site internet ; le client qui vient nous voir est donc bien sûr au courant de notre ADN. Il y a également des clients qui viennent nous voir spécifiquement pour cela. Dans tous les cas, nous abordons ces sujets-là systématiquement, et notamment l’impact que peut avoir notre épargne sur le climat notamment.
Avez-vous le sentiment à l’échelle du cabinet qu’il y a plus de demande sur ces sujets ?
Objectivement, c’est encore timide. Plus qu’avant, c’est certain. Maintenant, tout le monde n’a pas cette sensibilité et même aujourd’hui on a encore je pense un déficit d’information de manière générale sur la nécessité de cette transition. Je dirais qu’il y a encore du chemin à faire. La vulgarisation de ces sujets et la pédagogie sont donc très importantes. Je passe beaucoup de temps aussi à essayer d’évoquer ces sujets-là avec mes confrères, avec mes pairs. A mon niveau, je suis engagée, mais cela ne suffit pas. Ce qui compte, c’est que nous ayons ce passage à l’échelle que l’on doit opérer. La finance est un milieu très conservateur et pourtant on sait que son impact est considérable. Nous devons donc changer et faire bouger les lignes. Il est important que toute la profession et tous les acteurs de la finance continuent sur ce chemin.
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