Pascale Baussant a été interviewée pour BFM Business pour l’émission « Sur le Green » le 3 novembre dernier. Le thème de l’émission était « Investir dans des terres agricoles».
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Retranscription de l’émission :
Pouvez-vous nous rappeler la problématique des terres agricoles en France ?
Depuis 30 ans, la France artificialise environ 50 000 hectares par an. Donc on réduit chaque année la surface agricole, utile pour nous nourrir, pour la transformer en béton. Cette artificialisation correspond à l’équivalent d’un terrain de foot qui disparaît toutes les 7 minutes. Cela est considérable. De plus, il faut savoir que plus d’un quart des agriculteurs partira à la retraite d’ici 10 ans.
Faciliter les transmissions et démultiplier les installations agricoles est donc un enjeu majeur pour notre pays.
Quel est le frein principal à l’installation de nouveaux agriculteurs ?
Le frein principal est le prix du foncier agricole, qui est élevé pour les jeunes agriculteurs. L’objectif est d’aider les porteurs de projet agricoles à s’installer. Comment ? Par l’intermédiaire de foncières agricoles solidaires.
Ces foncières agricoles solidaires, pouvez-vous nous expliquer ce dont il s’agit ?
On peut choisir d’investir dans des terres et des fermes agricoles en direct, mais ces solutions sont destinées aux agriculteurs ou aux grandes fortunes ; si l’on recherche une solution mutualisée et gérée, dans ce domaine, les foncières agricoles sont incontournables.
L’objectif est d’investir de façon mutualisée dans des terres et des fermes agricoles, et de soutenir des producteurs qui vont pratiquer une agriculture biologique dans des exploitations à taille humaine.
Pouvez-vous nous donner quelques exemples de foncières agricoles ?
La plus connue et la plus ancienne est Terre de Liens, qui existe depuis 2006. Terres de Liens détient plus de 300 fermes en France, pour +18 000 actionnaires.
Mais il existe d’autres foncières : la foncière Fermes en Vie (FEVE), portée par une belle dynamique. Il existe également des foncières régionales, comme Lurza india, basée au Pays Basque.
Quel peut être le rendement de ce placement ?
La valeur de la part est réévaluée de temps en temps mais aucun dividende n’est versé aux actionnaires. Le but est de maintenir un loyer le plus raisonnable possible pour les agriculteurs.
Il faut tout de même noter qu’un avantage fiscal important est actuellement accordé aux foncières agricoles, puisque l’on peut bénéficier d’une réduction d’impôt de 25% de son investissement (attention, cette réduction d’impôt est plafonnée et soumise à un délai de conservation). Le rendement est donc essentiellement issu de cet avantage fiscal. Bon à savoir également : ce placement n’est pas soumis à l’IFI.
Quel est le minimum d’investissement pour ces foncières agricoles ?
Très faible : le minimum d’investissement est de 100 € pour Terre de Liens ou 500 € pour Fermes en Vie. Il s’agit d’un placement accessible à tous.
En conclusion, une bonne idée de diversification ?
Absolument. Les terres agricoles sont des biens tangibles, qui peuvent apporter une réelle diversification dans le patrimoine, et qui ont un impact particulièrement fort sur la protection de notre environnement et sur la biodiversité. A noter : ces foncières bénéficient du label Finansol, qui est le label de la finance solidaire. En conclusion : il s’agit d’une solution intéressante pour aider le monde agricole à produire une alimentation saine, locale, et en favorisant la biodiversité et la régénération des sols.
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