Retour sur le 3ème trimestre 2017
Après un été sans tendance forte, le mois de septembre se veut rassurant. La FED et la BCE semblent presque diriger en harmonie les marchés obligataires, et devraient raffermir leurs politiques dans les mois à venir, sans précipitation. Pour la première fois depuis de nombreux cycles, la tendance sur les marchés européens ne se verrait opposer aucune rechute imminente…
En effet, les indicateurs européens s’avèrent dépasser légèrement les attentes, avec une croissance européenne en progression. L’agence de notation Moody’s annonçait fin août une croissance du PIB de la zone euro attendue à 2,1%, avec une réévaluation positive des croissances française, italienne et allemande. Les marchés évoluent en parallèle d’indicateurs positifs de consommation et d’emploi. L’Euro Stoxx 50 dépasse à nouveau les 3 500 points affichant plus de 7% de progression depuis le 1er janvier. Il en va de même pour le CAC 40 qui dépasse les 5 250 points (+8%) derrière le DAX allemand qui progresse de plus de 9%.
Si dans l’ensemble le constat est positif, il nous faut tout de même surveiller l’inflation de la zone euro qui malgré une progression stable depuis plusieurs cycles reste en deçà des attentes de la BCE.
Aux Etats-Unis, la promesse d’une croissance de 3% du président Donald Trump semble difficile à atteindre, malgré des prévisions de la FED à la hausse (2,4% attendus en 2017, 2,1% pour 2018). Les catastrophes naturelles devraient quant à elles avoir un impact limité sur la croissance à moyen terme, si on se réfère à celles passées. Pour ce qui est des autres indicateurs, l’emploi reste stable (le chômage devrait rester à 4,3%) et l’inflation lente (avec un report de l’objectif de 2% par la FED de 2018 à 2019). Si la situation semble donc relativement peu dynamique, les marchés actions continuent de franchir de nouveaux sommets historiques (Dow Jones +12% depuis le 1er janvier, S&P 500 +9%, Nasdaq composite +18%.), alors que la question de la survalorisation des actions est de plus en plus soulevée. Enfin, le sujet de la Corée du Nord est revenu au premier plan ces dernières semaines, apportant avec lui son lot de nouvelles incertitudes.
La Chine a annoncé une croissance du second trimestre plus forte que prévue ainsi que d’autres indicateurs encourageants (la production industrielle, les ventes au détail ont progressé) mais la menace qui pèse à présent sur le pays est liée à la dette. Pour la première fois depuis 28 ans l’agence Moddy’s a dégradé la note de crédit de la dette souveraine du pays (de Aa3 à A1). Même si l’agence Fitch Ratings conserve la note A+ du pays avec une perspective stable, le message est important. En effet, l’économie poursuit sa transformation rapide, et sans être particulièrement alarmante, la situation encourage toujours à la vigilance.
Du coté des émergents, les bonnes performances des derniers trimestres et l’optimisme mesuré des investisseurs reflètent une situation en amélioration. Les rendements des obligations y sont plus intéressants qu’au sein des pays développés et les gérants actions identifient des opportunités sur des marchés aux valorisations attractives. Mais encore une fois la situation reste très dispersée, si en Asie le rythme de croissance est au vert (7,7% de croissance en Inde, une moyenne supérieure à 5% pour l’ASEAN), au Brésil et en Russie, même si le retour de la croissance est confirmé, la situation reste des plus incertaines.
Sur le marché des devises, les dernières semaines ont vu l’euro prendre de la valeur face au dollar, approchant les 1,20$. Cette tendance, motivée par la reprise européenne mais aussi par les doutes sur l’économie américaine et les tensions internationales avec la Corée du Nord, semble se stabiliser en cette fin de trimestre, après les résultats des élections législatives allemandes et un apaisement des banques centrales.
Enfin, concernant le pétrole, le calme semble temporairement revenu sur le cours du baril, l’Opep et les Etats-Unis respectant leurs engagements, le cours retrouve son plus haut depuis deux ans dépassant à nouveau les 50$.
En ce début d’automne, les actions européennes devraient donc continuer à profiter d’une conjoncture positive entretenue par les banques centrales. Brexit, inflation, tensions internationales, ou encore matières premières : nombreux sont les sujets qui pourraient toutefois perturber cette tendance rassurante – il convient de toujours rester vigilant.