Retour sur le 1er semestre 2017
Le premier semestre de l’année 2017 aura été marqué par le retour d’un optimisme timide en Europe, des incertitudes toujours croissantes aux USA et finalement par un retour brutal du pétrole dans les discussions.
Premier constat, les investisseurs reviennent sur les marchés actions et plus particulièrement sur les marchés européens. Les prévisions macroéconomiques sont revues à la hausse et l’inflation revient, plus élevée que prévue en Allemagne. L’Euro Stoxx 50 termine le semestre à plus de 3 450 points (une performance de l’ordre de +5,8% depuis le 1er janvier).
En France, l’élection d’Emmanuel Macron à la présidence a relancé les marchés avec un CAC culminant à plus de 5 400 points entre les deux tours mais l’état de grâce semble arriver à son terme avec l’annonce d’un déficit public plus important que prévu, les premières mesures et la loi de finances en attente, le CAC termine son trimestre à 5 120 points (une croissance tout de même supérieure à 6% depuis le 1er janvier). Si la tendance de fond progresse, les risques et incertitudes persistent, comme nous avons pu le constater ces dernières semaines avec la nouvelle baisse du cours du pétrole qui a entrainé avec elle l’ensemble des indices. Notons que le sujet de la pérennité de l’UE semble relégué au second plan après les élections françaises et l’échec de Theresa May lors des élections législatives au Royaume-Uni. Les négociations du Brexit s’annoncent à présent plus difficiles pour le pays sortant.
Aux Etats Unis, les incertitudes se multiplient et la tendance semble de moins en moins claire. Les marchés actions ont maintenu une croissance soutenue depuis le début de l’année et affichent des performances fortes en fin de premier semestre (Dow Jones +8,6%, S&P +8% et NASDAQ +13%), confortées par des indicateurs qui progressaient. Mais depuis le début du mois de juin, les marchés ont fortement freiné en parallèle du pétrole et un grand nombre de questions restent en suspens devant l’administration Trump et son comportement imprévisible. La FED se veut pourtant rassurante en rehaussant à nouveau ses taux (à 1,25%) le 14 juin dernier. La question est maintenant de savoir si 2017 verra une nouvelle hausse car les promesses de rabais fiscal et de hausse des salaires semblent moins réalisables, et l’inflation est nettement plus lente que prévue sur les 12 derniers mois (1,7% pour 2% attendus). Les chiffres de la consommation sont quant à eux moins satisfaisants que prévu.
En Chine, le début d’année a été jugé meilleur que prévu par le FMI et l’agence de notation S&P qui donnent à présent des prévisions de croissance du PIB sur 2017 à +6,7% contre 6,5% en début d’année. Ces chiffres sont portés par une stabilité relative de la production industrielle. Cependant dans la poursuite de sa transformation, la Chine doit faire face à un secteur immobilier en surchauffe. Des mesures de restrictions visant à freiner les projets d’investissement ont été mises en place par le gouvernement qui doit aujourd’hui inscrire cette maitrise dans la durée.
Notons par ailleurs que le Japon constate depuis le début de l’année une augmentation de son inflation. Le taux reste très faible mais semble apporter un début de concrétisation à la politique engagée il y a 4 ans par le gouvernement de Shinzo Abe.
Concernant les matières premières, le pétrole est revenu au centre des débats au mois de juin après une accalmie de plusieurs mois. Un effondrement de près de 15% du prix du baril provoqué par une offre une fois de plus surabondante cette fois-ci menée par les Etats-Unis. Si la chute a été compensée en fin de mois, la situation reste des plus instables, nous rappelant une fois de plus la dépendance des marchés face à l’or noir.
Enfin, sur le marché des devises, nous noterons surtout la baisse du dollar face à l’euro, (1 € = $1,142 au 30 juin). Une évolution qui reflète la tendance depuis le début de l’année entre reprise européenne et incertitudes américaines. La livre sterling a encore subi une baisse suite aux élections législatives après être remontée à 1,19€ en avril, elle semble se stabiliser en fin de semestre à 1,13€.
En ce début d’été, si l’Europe, la Chine et le Japon nous ont présenté des signaux macro-économiques rassurants, les Etats Unis nous ont rappelé quant à eux l’importance des cours pétroliers. Il faudra donc rester vigilant pour cette période estivale – rappelons que sur la dernière décennie, par trois fois (2007, 2011 et 2015) les marchés ont généré de mauvaises surprises…