Le 25 septembre dernier a eu lieu le lancement de la Semaine de la Finance Responsable. Période où se tiennent des conférences visant à mettre en avant les investissements ayant des impacts positifs en matière environnemental et social. Pour cette année 2024, le sujet choisi est celui de l’engagement actionnarial. C’est-à-dire la volonté d’améliorer les relations entre entreprises et investisseurs pour s’engager dans des enjeux de durabilité.
Lors de cette ouverture, où étaient notamment présents Madame Pappalardo (Présidente du Comité du label ISR) et Monsieur Clamadieu (Président du Groupe Engie), un sondage réalisé par l’Institut d’études opinion et marketing IFOP ayant pour thématique « Les Français et la finance responsable » a été présenté.
Effectué à la fin du mois d’août 2024, ce sondage regroupe plus de 1000 Français âgés d’au moins 18 ans. Au sein de ce groupe, 85% d’entre eux possèdent au moins un produit d’épargne sachant que, par exemple, la simple détention d’un livret A suffit à remplir cette condition. Enfin, 4 épargnants interrogés sur 5 ont une épargne inférieure ou égale à 50 000 euros.
Ainsi, pour l’année 2024, 51% d’entre eux indiquent accorder une place importante aux impacts environnementaux et sociaux dans leurs décisions d’investissement. Ce chiffre est légèrement en baisse par rapport à 2023, où il s’élevait à 59%, ce qui peut s’expliquer par le contexte politique incertain.
Une partie de ce sondage concernait les sujets considérés comme centraux et prioritaires par le grand public dans le cadre d’une politique d’investissement responsable. Ainsi, en première place, et à égalité (76%), on retrouve le bien-être au travail et la pollution (de l’air, de l’eau, etc…).
En effet, il convient de préciser que le terme « responsable » n’englobe pas que des thématiques environnementales, mais d’autres enjeux sociaux et de gouvernance. Par ailleurs, il n’est pas étonnant que le bien-être au travail arrive en première place puisque l’on sait que c’est une problématique tenant à cœur aux 18-24 ans, tranche d’âge qui ressort du sondage comme étant celle la plus impliquée concernant l’investissement responsable.
D’autre part, les secteurs du photovoltaïque (81%), de l’éolien (78%) et de l’hydrogène (66%) sont ceux pris en compte comme étant les plus compatibles avec un investissement responsable.
Toutefois, la suite des réponses peut étonner puisque 24% des sondés estiment que le pétrole est une activité conciliable avec ce type d’investissement. Il en est de même pour l’armement (23%), le charbon (16%), le tabac (13%), sans oublier l’intelligence artificielle pour laquelle 43% des personnes interrogées estime qu’elle est compatible avec l’investissement responsable. Concernant justement l’intelligence artificielle, on peut noter que ce sondage ignore le domaine de la « tech responsable ». Il pourrait être pourtant pertinent de mettre en avant ce sujet lors du prochain sondage, quand on sait que les problématiques de la désinformation via certains médias et de la hausse des troubles psychologiques chez les plus jeunes causés par les réseaux sociaux prennent une place de plus en plus importante dans notre société.
Par ailleurs, ce qui ressort de ce sondage est la place majeure qu’occupe le conseiller bancaire et financier dans le rapport entre les épargnants et l’investissement responsable.
En effet, seulement 13% des personnes sondées déclarent qu’ils se sont déjà vu proposer par leur banquier ou conseiller un produit responsable. De surcroit, 47% précisent que, si cela leur avait été proposé, ils auraient accepté de placer leur argent dans un tel investissement. On observe ainsi que les sommes placées dans de tels produits dépendent indirectement des conseillers.
Cette observation est renforcée par le fait que 68% des épargnants indiquent que, selon eux, il est justement du rôle de leur conseiller bancaire et financier de les orienter vers de tels placements, bien avant leurs proches (9%), les médias (6%) ou encore les ONG et associations (6% également).
Cependant, un point plus sombre a été mis en avant par ce sondage. Effectivement, 75% des épargnants questionnés pensent que l’investissement responsable est en premier lieu un outil marketing. Ce chiffre est cependant à nuancer avec le fait que 70% estiment que, malgré cela, les entreprises faisant partie d’un produit dit responsable seront incitées à transformer leurs pratiques environnementales et sociales.
Dans tous les cas, la place du conseiller reste cruciale dans le cadre de l’investissement responsable : c’est à lui que revient principalement le rôle de présenter à ses clients des produits se voulant engagés dans des projets environnementaux ou sociaux.
Si vous souhaitez retrouver l’intégralité du sondage : https://www.ifop.com/publication/les-francais-et-la-finance-responsable-vague-7/
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