Retour sur le troisième trimestre de 2020
Le troisième trimestre de 2020 aura été celui de la reprise de l’épidémie après l’accalmie du début de l’été. On constate un freinage des marchés et des investisseurs devant le retour de la pandémie et en amont des élections américaines. L’Europe, malgré une bonne gestion de crise, a vu sa reprise coupée par l’explosion de la pandémie aux USA. Et les marchés américains, après de lourdes agitations sur les hautes technologies, attendent à présent le scrutin de début novembre.
En France, après être remonté à 5 200 points le CAC se stabilise depuis plusieurs semaines à 4 800 points (-18% depuis le premier janvier). La zone euro et l’Eurostoxx affichent une baisse de -14%. Sur les derniers trimestres, en moyenne les marchés européens perdent 3%. La BCE se veut pourtant toujours rassurante accompagnant les économies et faisant preuve de flexibilité sur l’inflation, à son plus bas historique en 2020. Illustrant ce fait, les obligations à 10 ans de la zone euro sont en grande partie négatives (France -0,2%, Allemagne -0,5%, Pays-Bas -0,4%).
Aux Etats-Unis, les marchés sont toujours soutenus par la FED qui n’envisage pas de remonter ses taux avant 2023. Les évolutions des indices ne semblent pourtant pas refléter la situation, tant le poids des GAFAM (Google, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft) est colossal. Au début du troisième trimestre, une statistique impressionnante illustrait le déséquilibre des marchés américains, les GAFAM représentaient plus de 25% de la capitalisation du S&P 500 (500 plus grosses capitalisations américaines), soit plus de 6 500 milliards de dollars. Leurs évolutions dictent donc la tendance globale et la volatilité des marchés américains. Si les effets de la pandémie ne semblent pas visibles sur la performance des marchés (le Dow Jones n’affiche que -3% sur l’année, le S&P est à 0%), la volatilité reste forte et les variations des dernières semaines illustrent le stress des investisseurs. A moins d’un mois des élections, les incertitudes sur le géant américain ont rarement été plus fortes. La prudence sera de mise, tant que le scrutin ne sera pas finalisé.
En Chine, le rattrapage se poursuit avec des marchés qui dépassent à présent les valeurs pré-Covid. Cependant, dans le reste de l’Asie les situations sont toujours difficiles, l’Indonésie, Singapour et les Philippines n’affichant toujours pas de signal de reprise sur les marchés. Du coté des émergents, la situation semble aussi difficile, le FMI soulignant fréquemment ses interventions pour aider les économies fortement touchées directement ou indirectement par la pandémie (Brésil, Argentine, Kenya, Liban).
Concernant le pétrole, après la fausse reprise des activités de cet été, le retour en force de l’épidémie en septembre a fait retomber le prix du baril de Brent au-dessous de $40. Les cours réagissant aux statistiques de l’épidémie, on ne peut prévoir un retour à des cotations « normales » avant l’arrivée d’un vaccin. A l’inverse, le cours de l’or a légèrement remonté ces dernières semaines pour dépasser 1 600 € de l’once, en accord avec la logique de valeur refuge.
Le dernier trimestre de l’année s’entame donc dans le prolongement des dernières semaines. Les incertitudes sur l’évolution du virus domineront vraisemblablement les marchés européens et émergents jusqu’à la sortie d’un vaccin. Outre-Atlantique, cette logique est moins respectée pour le moment et les marchés semblent plus dirigés par les GAFAM et le résultat des présidentielles.
Face à ces incertitudes, il est important de rester patient et de privilégier une approche prudente dans les expositions des portefeuilles. Des fluctuations à la baisse pourraient représenter de belles opportunités pour revenir sur les marchés dans une optique d’investissement de long terme. Les conseillers de Baussant Conseil se tiennent à votre disposition pour vous accompagner dans vos réflexions.
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