Nous avons le plaisir de partager avec vous notre analyse sur la conjoncture du dernier trimestre 2019 et sur les perspectives de 2020.
A l’inverse de l’année passée, le dernier trimestre de l’année 2019 aura été celui des sommets des marchés actions et de la croissance régulière des cours. Malgré ces bons résultats, l’année 2020 commence avec de nombreuses incertitudes et les regards sont une fois de plus tournés vers le président américain.
Aux Etats-Unis, l’année 2019 s’est achevée en demi-teinte, les effets du rabais fiscal s’estompent et les agitations du second semestre ont provoqué un nouvel interventionnisme de la FED qui, à trois reprises, a rabaissé les taux directeurs d’un quart de point (en juillet, septembre et octobre). Malgré des incertitudes, l’intervention aura eu des effets positifs sur le dernier trimestre qui voit les marchés actions toucher de nouveaux sommets (le S&P 500 termine l’année avec une augmentation supérieure à 33%, le Dow Jones 20%) et la croissance se maintenir. L’année 2020 s’entame sous des auspices moins favorables, avec une explosion des négociations entre les Etats-Unis et l’Iran qui devrait affecter les marchés pétroliers et alimenter un climat de tensions politiques. Le mandat du président américain arrive à son terme cette année, et les élections du 3 novembre laissent présager que les dix prochains mois seront riches en annonces et rebondissements. Face à cela la Fed a annoncé vouloir temporiser, et ne prévoit pas de remontée des taux directeurs dans les 12 prochains mois.
En zone euro, la source d’inquiétudes du dernier trimestre a été celui de la production industrielle, qui peine toujours. Malgré cela, la croissance des activités de services permet de maintenir l’évolution du PIB de la zone (attendue à +1,1%). La croissance de la zone est en partie poussée par la France qui reste un bon élève, les marchés actions ont également fortement progressé après une fin 2018 difficile. Le CAC 40 termine l’année à +26% et l’Euro Stoxx 50 à +23,4%. Hormis le Brexit qui pourrait enfin se réaliser, poussé par la majorité du gouvernement conservateur britannique, et les tensions sur les régimes de retraite en France, peu d’échéances cruciales pour les marchés se présentent en ce début d’année. Le regard sera alors tourné vers la BCE et sa nouvelle présidente, Christine Lagarde, qui a annoncé maintenir une politique de taux accommodante tant que l’inflation ne sera pas de retour.
Sur le marché de l’or, après une baisse de l’once jusqu’à $1 475 en fin d’année, les cours ont à nouveau explosé, atteignant à présent $1 567 et illustrant le regain des tensions entre les Etats-Unis et l’Iran.
Concernant le prix du baril, il reste pour l’heure faiblement affecté par les évènements des dernières semaines mais le dernier trimestre a vu les prix augmenter progressivement jusqu’à dépasser à nouveau $60. L’année 2020 devrait être une année de forte volatilité pour le baril.
Sur les marchés émergents, les pertes des marchés actions en 2018 ont également été effacées en 2019 avec une croissance de l’indice MSCI Emerging markets de 18,42%. Cette évolution reste cependant à nouveau en retrait par rapport au MSCI World en 2019 (+27,7%) les marchés ayant été fortement affectés par le climat de guerre commerciale entre la Chine et les Etats-Unis au cours des deux dernières années. L’indice MSCI Emerging Market reste d’ailleurs toujours inférieur à ses sommets de 2017. L’année 2020 devrait permettre d’entrevoir les conséquences positives sur la croissance des assouplissements monétaires des pays émergents et de plusieurs réformes engagées, si les tensions politiques et commerciales internationales ne reprennent pas le dessus.
Après une année sous le signe du rattrapage et des records de valorisations, 2020 pourrait être une année aux risques accrus. Dans cette conjoncture de taux durablement bas qui affecte de plus en plus lourdement la performance des fonds euros (dont la moyenne devrait être de 1% sur l’année 2019), il sera difficile de générer de la performance sans prendre de risque sur le long terme. Dans certains cas, il sera opportun de repenser les allocations pour s’adapter à ce nouvel équilibre de rendement/risque.