Retour sur le troisième trimestre 2019 :
Comme pressenti cet été, le troisième trimestre de l’année 2019 aura été houleux. Nombreux sont les indicateurs qui témoignent d’une année sur le thème de l’incertitude. Entre les indicateurs américains, le conflit pétrolier, le Brexit, les taux négatifs et les guerres commerciales, les investisseurs s’interrogent.
En effet, aux Etats Unis le trimestre s’est achevé sur des indicateurs décevants avec en tête la baisse de l’indice manufacturier. Les marchés se sont affolés au mois de septembre forçant la FED à intervenir à nouveau après deux années de remontée des taux. La croissance du second trimestre est en baisse (2% annualisé) tirée par le coup de frein du commerce international et les sujets politiques se succèdent, les révélations sur le président et la demande d’impeachment (procédure de destitution) sont au centre des débats des dernières semaines. Le sujet principal reste celui des guerres commerciales engagées par le président américain qui déstabilisent les marchés et accroissent le sentiment d’incertitude des investisseurs. Les marchés actions américains sont particulièrement volatils avec un Dow Jones à +13% et un Nasdaq à +20% portés toujours par les GAFA.
La baisse des indices manufacturiers et du commerce international touche également la zone euro qui, malgré une performance des actions (Eurostoxx 50 +15% ou CAC 40 +16%, renouant avec ses plus hauts historiques) s’inscrit encore dans une situation de taux négatifs. L’OAT 10 ans français est notamment devenu négatif durablement pour la première fois de son histoire (-0,30%) poussé par un interventionnisme de la BCE qui renoue avec le quantitative easing (rachat d’actifs qui avait été interrompu en 2018) provoqué par les tensions sur les tarifs douaniers. Cette situation de taux faibles a une incidence directe sur la valeur de l’euro, aujourd’hui passée sous le seuil des 1,10$ facteur qui pourrait rendre à nouveau attractive la monnaie européenne. La remontée des taux pour 2020 semble s’éloigner.
Sur le marché des matières premières. Les tensions en Iran et en Arabie Saoudite ont beaucoup fait parler les médias ces derniers mois et les évènements du mois de septembre ont laissé présager une tempête sur les cours du pétrole. Cependant l’OPEP agit en tant que régulateur et contrôle les cours qui, en cette fin de trimestre, se stabilisent à peu près sous les 60$ (brent) après un pic de volatilité culminant à 68$ lors des attaques sur les sites de production en Arabie Saoudite.
Notons que l’or a franchi cet automne son plus haut depuis 2013, illustrant l’incertitude et la situation des taux faibles – certains acteurs craignant une récession américaine.
Sur les marchés émergents, la tendance des derniers mois est, en toute relativité, plus stable malgré le poids lourd des tensions commerciales et politiques à Hong Kong. Le MSCI Emerging affiche une progression de +10% depuis le mois de janvier (+3,5% sur un an) illustrant le ralentissement économique ainsi que les anticipations douanières. A titre de comparaison, le MSCI world progresse de +8% sur un an.
2019 est, pour l’heure, une année qui bénéficie aux marchés actions. Mais dans une conjoncture où les attentes, les incertitudes et les tweets influencent plus fortement les marchés à court terme que les faits, il convient de faire la part des choses. Il faudra donc rester vigilant et flexible pour les mois à venir, en anticipant au mieux les risques pour éviter les mauvaises surprises.
Rédigé par Léon de Montauzan,Conseiller patrimonial chez Baussant ConseilLe 08/10/2019