En cette fin de second trimestre, le FMI a annoncé que le PIB mondial devrait régresser de 4,9% en 2020. Les conséquences de la pandémie commencent à être chiffrées mais la fiabilité de ces chiffres reste pour l’instant faible. En effet, à l’heure où certaines villes européennes se confinent à nouveau et où les Etats-Unis ainsi que l’Amérique Latine doivent faire face à une hausse des cas de contamination, il est difficile de prévoir la fin de la pandémie.
En Europe, la reprise économique semble un peu plus forte que prévue, notamment en France. Les dégâts de long terme sur les économies ne sont pas encore connus mais les marchés européens soulignent une reprise tangible, poussée par une gestion plus efficace de la pandémie. Sur les trois derniers mois, l’Eurostoxx s’est repris de 20% affichant une performance annuelle de -14% et remontant progressivement la pente. C’est également le cas de la France, avec +18% sur le CAC 40 ces trois derniers mois (-16% depuis le premier janvier). Cependant, la situation n’est pas sans rappeler le climat économique de 2009 et avec cette reprise des marchés actions, vient un regain de fort endettement des Etats et une augmentation des déficits (l’Espagne, l’Italie et la France en tête). Les prochains mois seront cruciaux pour les économies européennes.
Aux Etats-Unis, la situation est aujourd’hui des plus compliquées avec une recrudescence de nouveaux cas de Covid depuis le 8 juin. La raison principale réside dans la réouverture prématurée de plusieurs Etats et la gestion divisée du pays. Avec plus de 52 000 cas en un jour le 1er juillet pour un total dépassant 2,7 millions de contaminés pour 130 000 victimes, le pays doit faire face à une crise exceptionnelle. Cette crise s’additionne aux tensions sociales explosives des dernières semaines suite à la mort de George Floyd et au retour des tensions commerciales à l’international. Pour autant, les marchés américains ne reflètent pas fidèlement cette situation. Le Dow Jones s’est repris de 20% sur trois mois et affiche -10% depuis le premier janvier. Sur les dernières semaines, les cours semblent se stabiliser légèrement à la baisse mais celle-ci reste grandement limitée par l’interventionnisme de la FED qui a annoncé vouloir tout faire pour enrayer le déclin économique. Les prochains mois et l’élection de fin d’année seront déterminants pour l’avenir économique du pays.
En Chine, le rattrapage se poursuit avec des marchés qui renouent avec des valeurs pré-Covid. Cependant, dans le reste de l’Asie les situations peuvent être très différentes, Si le Japon s’est relevé rapidement (Nikkei 225 : +24% en trois mois et -6% depuis le 1er janvier), ça n’est pas le cas de tous, l’Indonésie, Singapour et les Philippines ayant été très touchés.
Notons que l’Amérique Latine est à présent la zone la plus touchée additionnant crise économique et crise sanitaire, Brésil en tête (les marchés brésiliens dévissent de 40% depuis le début de l’année).
Le confinement a entrainé une chute exceptionnelle des cours du pétrole entrainant le Brent sous le cours de $20, un cours qui n’avait pas été touché depuis plus de 15 ans. La reprise des activités a cependant entrainé un rapide retour au-dessus des $40, ce qui reste largement inférieur aux $68 du mois de janvier 2020.
A l’inverse, le cours de l’or semble se stabiliser à un niveau historique (l’once étant valorisée à plus de 1 550 €). Par ailleurs, le secteur de la santé et celui des technologies ont également profité de la conjoncture, affichant des performances en fort rebond.
Les marchés évoluent logiquement en fonction de la pandémie et de ses conséquences, à chaque annonce d’un regain de force de celle-ci, la volatilité augmente sensiblement. A l’inverse à chaque annonce de reprise des activités, les marchés se reprennent également. La seconde partie de 2020 s’entame avec des incertitudes toujours aussi nombreuses, les regards une fois de plus tournés vers les Etats-Unis qui doivent faire face à plusieurs crises historiques pour une année d’élection présidentielle. Malgré ces incertitudes, l’Europe semble être le bon élève des dernières semaines, affichant une reprise meilleure qu’escomptée. Il faut cependant savoir raison garder, les conséquences réelles de cette crise n’étant toujours pas chiffrables. Il convient donc de réfléchir avec beaucoup de prudence aux expositions des portefeuilles. Les conseillers de Baussant Conseil se tiennent à votre disposition pour vous accompagner dans vos réflexions.
Retrouvez également l’interview de Pascale Baussant dans le magazine Paris Match