Laurence Besancon a fondé le Quai des Possibles, un espace de travail collaboratif mais aussi un véritable lieu de rencontres et d’inspiration. Après 26 années passées à des postes à responsabilité dans de grandes entreprises, elle nous raconte son parcours et nous fait découvrir le Quai des Possibles. Interview réalisé par Pascale Baussant, le 12 avril 2019.
Pouvez-vous nous raconter votre parcours et nous expliquer ce qui a déclenché l’envie de créer le Quai des Possibles ?
J’ai passé 26 ans dans des grandes entreprises internationales, dans des dimensions marketing et développement. J’ai travaillé 4 ans chez Renault à Londres, et 22 ans chez Nielsen, une grande entreprise d’études marketing, et durant les 4 dernières années j’étais au Comité Direction Europe. J’aimais beaucoup la partie développement mais j’avais un grand questionnement sur le sens et sur l’impact de ma fonction. De plus, je trouvais le monde de l’entreprise violent, notamment avec cette exigence de croissance ultra-court terme et la nécessaire délivrance de résultats trimestriels. Cela faisait longtemps que je recherchais une ouverture. Par exemple il y a une dizaine d’années, j’ai suivi une formation artistique dans le montage de films, j’ai eu l’occasion de créer des vidéos pour des associations, et notamment pour la formidable association 1001fontaines. J’ai découvert le monde des entreprises sociales et solidaires et cela m’a fortement enthousiasmée. J’ai créé le département RSE (Responsabilité Sociétale de l’Entreprise) chez Nielsen, et puis j’ai fini par quitter ce groupe pour me consacrer à la création du Quai des Possibles.
Pouvez-vous nous présenter le Quai des possibles ?
Le Quai des Possibles est un espace de travail collaboratif et de rencontres, créé il y a un an, et situé dans l’ancienne gare de la Grande Ceinture à Saint Germain en Laye. Le Quai des Possibles a deux facettes : en soirée et en weekend, c’est un tiers-lieu, pour inspirer, former, expliquer les enjeux du monde de demain et les nouveaux modèles qui existent. C’est un lieu d’inspiration. En journée, c’est aussi un lieu de travail collaboratif, qui s’appelle la Ruche. Il y a aujourd’hui 50 coworkers. Le format majoritaire est le quart-temps (5 jours par mois en moyenne). Les coworkers viennent pour sortir de leur isolement, ils viennent aussi chercher de l’énergie. Nous mettons en place des formations, un mentorat individuel dédié, nous les aidons à structurer leur business plan (par l’intermédiaire de la BGE), et un groupe de facilitateurs aide nos start-ups via intelligence collective (développement de la créativité, déblocage des contraintes ou des problématiques, ateliers en groupe).
Quelle est la cible du Quai des Possibles ?
Un récent sondage montrait que 82% des français ne trouvent pas de sens dans leur emploi, et de ce fait ils ont un engagement faible dans leur vie professionnelle. Cette crise de sens d’une part, et les enjeux sociétaux et environnementaux qui n’ont jamais été aussi forts d’autre part, ces deux aspects ont été à la base de la création du Quai des Possibles. Notre cible, ce sont des personnes qui ont envie de contribuer positivement à la société ou l’environnement, et de faire aboutir un projet entrepreneurial. Ce même sondage montrait que 8% des salariés en France aimeraient monter une entreprise sociale et solidaire, ce sont à ces gens-là que nous nous adressons. Nous souhaitons accompagner ces graines d’entrepreneurs dans la mise en œuvre de leur projet, et ce, à toutes les étapes, de l’envie à l’idée, de la mise en œuvre au développement, en passant bien entendu par le business plan ou la structuration.
Plus d’informations sur le Quai des Possibles : https://www.lequaidespossibles.org/
Retrouvez un autre portrait inspirant : Valère Corréard, journaliste sur France Inter