Retour sur le premier trimestre 2019
Après une fin d’année 2018 qualifiée de « mini krach » par les gérants et journalistes, le premier trimestre 2019 aura été synonyme de retournement et de rattrapage. Dans la globalité, les marchés sont revenus au niveau du mois de septembre 2018, poussés par les banques centrales et un apaisement relatif à l’international.
Aux Etats-Unis l’intervention de Jerome Powell, président de la FED, a permis aux marchés de se stabiliser. En effet, la FED, consciente d’une situation économique peut-être moins favorable que prévue, ne devrait pas relever les taux directeurs en 2019. La guerre commerciale avec la Chine semble se calmer (au moins temporairement) avec le report de la hausse des droits de douane qui était censée se produire au début du mois de mars. Les indices américains reflètent ce retour au calme ; le Dow Jones progressant de 12% sur le premier trimestre et le Nasdaq de 18%.
En Europe, si la BCE a bel et bien mis fin au quantitative-easing (rachat d’actifs) en fin d’année 2018, elle se veut tout de même rassurante en affichant un message clair : la politique monétaire restera accommodante aussi longtemps que nécessaire, le calendrier de sa normalisation s’adaptera à la conjoncture économique. En découle le report de la remontée des taux initialement prévue pour 2019, qui n’interviendrait donc pas avant 2020. Les taux directeurs à nouveau au plancher (et même en dessous pour l’Allemagne), les marchés réagissent fortement, avec un indice Eurostoxx qui termine le trimestre à +14%. Le CAC 40 (+15%) reflète la performance exceptionnelle des secteurs du luxe, de la technologie et de l’aéronautique. Il en va de même pour l’Allemagne avec le DAX (+12%). Le mouvement des gilets jaunes et les contradictions italiennes s’avèrent pour l’heure relayés au second plan. Reste le Brexit, qui ne semble plus intéresser les marchés qui paraissent avoir assimilé ce facteur, et qui n’ont pas réagi à l’annonce d’un nouveau report possible au 22 mai.
Du coté des émergents, la hausse est également constatée avec +9% pour le MSCI Emerging Markets et une progression de plus de 20% des indices chinois. Malgré une conjoncture plus favorable, les investisseurs gardent quelques craintes, soulignées par des risques de récession en Argentine et Turquie.
Etroitement lié à la baisse des marchés en fin d’année, le cours du baril de Brent a chuté jusqu’au seuil des 50$ avant de bénéficier à nouveau d’un accord de l’OPEP sur la production. Le cours du Brent est maintenant à 69$. Cependant, le cours devrait rester une source de volatilité forte cette année. En effet, la volonté de l’Arabie Saoudite est de contrôler la production et d’augmenter les prix, à l’opposé la volonté de Donald Trump et des Etats-Unis qui produisent toujours plus et cherchent un baril moins cher.
L’année 2019 commence donc sur une tendance positive. Cependant, si l’interventionnisme des banques et la détente entre la Chine et les Etats-Unis donnent de l’air aux marchés, les sources de risques restent nombreuses (cours du pétrole, Brexit, Italie…) et il faudra rester vigilant dans les allocations face aux imprévisibles.
Rédigé par Léon de Montauzan,
Conseiller patrimonial chez Baussant Conseil
Le 31/03/2019