En cette fin de troisième trimestre 2022, force est de constater que l’inflation reste le sujet de préoccupation principal des banques centrales et des marchés. Au mois d’août, le taux d’inflation s’élevait à près de 9% pour la zone euro alors que les banques centrales multiplient les hausses de taux. La semaine passée, Jérôme Powell annonçait une nouvelle hausse de 0,75% des taux directeurs américains et Christine Lagarde évoquait un taux similaire pour la zone euro le mois prochain. Cette course au rééquilibrage provoque logiquement un émoi sur les marchés qui maintiennent leurs corrections engagées en février face aux incertitudes mondiales.
Le trimestre s’achève aux Etats-Unis avec un dollar toujours plus fort dépassant l’euro pour la première fois depuis 20 ans et des taux ainsi qu’une inflation toujours plus haute, se maintenant à plus de 8% malgré les hausses de la FED. En conséquence, poussés par des craintes sur les futurs résultats commerciaux, les investisseurs restent en retrait. Le S&P 500 chute de plus de 23% depuis le 1er janvier, le Dow-Jones de plus de 19% et le Nasdaq de plus de 30% (le secteur des technologies étant dans la tourmente). La FED reste pour autant ferme dans sa politique voulant éviter tout assouplissement prématuré. Pour autant, les indices de chômage et d’activités restent positifs et, malgré les nouvelles hausses de taux envisagées en fin d’année, le comité de la FED envisage une stabilisation et de nouvelles baisses dès 2024. La situation pourrait alors être contrôlée.
En zone euro, le sujet reste globalement dans la même thématique, les marchés et la BCE courent derrière une inflation qui maintient son rythme élevé et les investisseurs restent craintifs devant les implications économique de la guerre en Ukraine. Dans la lignée de la FED, Christine Lagarde a annoncé des hausses fortes et soutenues jusqu’à la fin de l’année, entrainant les indices toujours un peu plus dans le rouge. L’Eurostoxx 50 perd plus de 23% depuis le 1er janvier, le ramenant à ses niveaux de 2019. Le CAC40 perd plus de 20% malgré une croissance faible mais stable dans la zone euro. L’obligation assimilable au trésor (OAT) à 10 ans s’élève à présent à 2,75%.
Les émergents ne sont pas épargnés et il faut même étendre ce constat à l’ensemble du globe, en témoignent les indices MSCI World (-17,5%) et MSCI Emerging Markets (-17,25%). La croissance mondiale souffre des conséquences indirectes de la pandémie de 2020 sur les matières premières et des bouleversements géopolitiques du début d’année. Même la Chine affiche pour la première fois de ce siècle une croissance inférieure à 3%, dans la continuité des déboires économiques provoqués par le Covid et de la crise immobilière.
Pour autant, sur les marchés des matières premières, les pics de valeurs semblent passés, on constate une baisse sensible sur les cours des métaux et des denrées alimentaires. Le baril lui aussi se stabilise et décroit peu à peu ces dernières semaines, le Brent repassant sous les $90 en ce mois de septembre. Enfin, l’or reste stable et en retrait, à une valeur de 1 716 € l’once (-9% depuis le 1er janvier).
Cette année serait manifestement l’année du rééquilibrage globalisé après deux années de tendances difficiles. A l’heure actuelle, la grande majorité des actifs affiche des performances négatives fortes suite aux redressements brutaux engagés par les banques centrales et, à court terme, la tendance semblerait se maintenir.
Il est cependant difficile d’envisager une chute durable de l’économie mondiale, les marchés ayant tendance à se redresser naturellement ; ce rééquilibrage paraît d’ailleurs, au vu des tendances et des politiques internationales des dernières années, une nécessité. Certains pourraient voir dans les tendances récentes une heure bien sombre pour les marchés, mais nous pourrions également nous rappeler que celle-ci précède souvent le lever du jour. L’équipe de Baussant Conseil se tient à votre disposition pour en discuter et réaliser les arbitrages nécessaires.
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