Depuis août 2015, c’est la première fois que le marché de l’immobilier de la capitale connaît une dépréciation sur un année . Alors que fin 2020, le prix au mètre carré dans Paris atteignait un nouveau record (11 000€ le m2), fin juin c’est à 10 297 € qu’il avait chuté selon Meilleursagents. Le nombre de transactions a diminué et les biens mettent du temps à retrouver preneur.
Néanmoins, il est important de noter que la baisse des prix est limitée : la demande est encore largement supérieure à l’offre.
Ainsi, même si le marché parisien reste toujours actif, et demandé par les investisseurs, les Parisiens et les étrangers, une frange de la population manque à l’appel : les familles. Le télétravail et les envies de grand air, dus aux confinements successifs, ont eu raison, pour nombre d’entre elles, de la vie parisienne. D’autant plus que les ménages ont vu leur pouvoir d’achat augmenter : malgré une hausse des prix, les ménages ont pu emprunter à des taux extrêmement attrayants.
Le « marché de report » des Parisiens en quête de superficies plus importantes a été celui de la périphérie avec pour conséquence une hausse des prix de 3,5% en petite couronne et 3,6% en grande couronne. La Seine et Marne a même vu ses prix faire un bond de 4,8%. On observe une possible mutation du marché immobilier : ce ne sont plus les appartements des grandes villes comme Paris qui entretiennent les hausses mais les périphéries et les maisons.
Les particuliers vivants en grande couronne ou en province auraient tout de même besoin de séjourner quelques jours par semaine sur Paris. Dès lors, l’immobilier parisien assiste à un renouveau du marché des toutes petites surfaces (moins de 9m2, surfaces qu’il n’est pas autorisé de louer) défavorisant les arrondissements les plus cotés comme les 5e et 6e, ayant respectivement connus une chute de 6,6% et de 4%. Paris deviendrait alors une ville de placements car elle constitue une valeur refuge sur le long terme et de pied à terre.
Sur ce marché immobilier en mutation, on assite également à un renouvellement des acteurs . Aujourd’hui, les « néo-agences » se développent comme Liberkeys, Hosman, Welmo … Alors qu’au sein d’une agence traditionnelle, les commissions peuvent aller de 3 à 7%, ces nouvelles agences proposent, elles, des commissions plus réduites et un tarif fixe quel que soit la taille du logement et son prix. De plus, les annonces en ligne de ces agences sont compétitives la dématérialisation facilitant leur progression.
Ce ne sont toutefois pas ces « néo-agences » qui gagnent des parts de marché aujourd’hui mais les réseaux de mandataires comme IAD France, SAFTI ou encore MeilleursBiens.com. Ces mandataires sont des vendeurs, le plus souvent des autoentrepreneurs, qui sont affiliés à des réseaux. Ils exercent la même activité que l’agent immobilier traditionnel mais ne possèdent pas la “carte T”, la carte de reconnaissance officielle du métier d’agent immobilier. Ils sont “mandatés” par des titulaires de cette carte habilités à négocier et conclure des transactions. Ces deux acteurs, néo-agences et réseaux de mandataires ont pu tirer leurs épingles du jeu grâce à leur flexibilité lors de la pandémie et surtout pendant les confinements.
A la rentrée, à Paris, chacun espère une intensification de la vie économique par le retour des étudiants, des étrangers et peut être même de quelques familles .Cette intensification pourrait amener les particuliers à se détourner de l’immobilier au profit des marchés financiers. Les futures variations de l’immobilier parisien dépendront aussi des variants du COVID et des modifications possibles des conditions de crédit, l’évolution de la pandémie sur prochains mois dicterait donc toujours la tendance.
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