Au mois de mars 2020, l’ensemble des marchés de la planète chutaient, perdant entre 25% et 40% de leur capitalisation. Pourtant, au 31 décembre 2020 l’année s’est clôturée dans un esprit de reprise, en ayant effacé tout ou grande partie de ces pertes. Toutefois, le coronavirus reste au cœur de l’actualité et 2021 débute avec une crainte de troisième vague en Europe. La source de cette résilience des marchés face à une crise mondiale semble une fois de plus liée au même facteur : l’interventionnisme sans limite des banques centrales.
Aux Etats-Unis, force est de constater que 2020 illustra à nouveau la décorellation entre les marchés et la société américaine. Malgré une société toujours plus divisée, menée par un président qui se refuse à accepter les résultats des élections, les marchés américains continuent de franchir de nouveaux sommets. Le Dow Jones termine l’année en positif de plus de 5% et le S&P 500 de plus de 14%. Les valeurs technologiques ont vu leur cotation exploser en parallèle des confinements, Amazon affiche un cours supérieur de plus de 70% à janvier 2020, il en va de même pour Apple et les autres GAFA. La FED (banque centrale américaine) est en grande partie responsable de ces valorisations, reprenant une nouvelle fois sa stratégie de rachats d’actifs et inondant les marchés de liquidités. Les taux directeurs sont de nouveaux au plancher (entre 0 et 0,25%) et la FED s’est engagée à continuer de racheter 120 milliards d’actifs tous les mois. Première conséquence forte de cette politique, le dollar baisse et a perdu près de 10% de valeur face à l’euro.
En zone euro, après déconfinement et reconfinement, les marchés restent en retrait mais sont eux aussi fortement accompagnés par la Banque Centrale Européenne (BCE). Ainsi le CAC 40 n’affiche plus qu’une baisse de 6% sur 1 an (après avoir baissé de plus de 30% en mars), l’Eurostoxx 50 affiche -4,50%. La BCE, à l’image de la FED, a renforcé son programme de rachat d’actifs jusqu’à mars 2022 au moins, en se fixant la possibilité de racheter jusqu’à 1 850 milliards d’actifs. A présent, les investisseurs semblent observer plus particulièrement la vitesse à laquelle les pays vaccinent leurs populations pour anticiper la reprise.
Avec un PIB en augmentation de +4,9% au dernier trimestre de 2020, la Chine semble déjà s’être relevée du Coronavirus. En effet, la Banque mondiale et le FMI visualisent déjà une prévision de croissance de l’ordre de 8% pour 2021, contre 4% pour le monde dans sa globalité. A noter que ces prévisions dépendent là aussi fortement d’un facteur principal, la vitesse de déploiement des vaccins.
Les pays émergents semblent, une fois de plus, avoir le plus souffert de la situation. Dépendantes de leurs exportations, des matières premières et du tourisme, de nombreuses économies émergentes ont lourdement été impactées par la crise sanitaire. Cependant, la reprise chinoise semble déjà emporter avec elle les économies émergentes de l’Asie du Sud-Est et les politiques accommodantes des banques centrales devraient continuer de soutenir leurs reprises. Notons cependant que le Brésil, dont la gestion de la crise a été mauvaise (presque 200 000 morts à date), s’enlise de plus en plus dans un désastre économique et social en ce début d’année, le président allant jusqu’à déclarer son impuissance face à la faillite du pays.
L’or semble être un baromètre, reflétant les incertitudes des investisseurs et de l’évolution du Coronavirus. Après un nouveau pic de l’once jusqu’à $2 090 au mois d’août (début de la seconde vague), les cours ont baissé jusqu’à $1 800 lors de l’annonce des premiers vaccins, à présent les inquiétudes sur la mutation du virus et sur une troisième vague ramènent le cours au-dessus de $1 900.
Concernant le prix du baril de Brent, il dépasse à nouveau $50 en ce mois de janvier, affichant sa valeur la plus haute depuis le début de la pandémie, illustrant un climat de reprise progressive des activités et des productions. Rappelons qu’il y a un an, le Brent était coté à $71.
Force est de constater que la pandémie est loin d’être maitrisée, bien que les vaccins soient d’ores et déjà en cours de distribution. Elle restera très probablement le principal facteur d’influence pour les marchés financiers lors des prochains mois voire années. En effet, sur le long terme, les banques centrales ont relancé un cycle que nous connaissons depuis maintenant une décennie (les rachats d’actifs en masse). Leur soutien dans la durée sera nécessaire pour relancer durablement les économies. Cependant, la prudence dans les expositions restera de mise en 2021, car ces politiques s’accompagnent d’incertitudes et de volatilité. Les conseillers de Baussant Conseil se tiennent à votre disposition pour vous accompagner dans vos réflexions
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