Après une année 2022 chaotique, 2023 aurait pu être une année de récession. Or, l’Europe et surtout les Etats-Unis ont fait preuve de résilience. Les actions mondiales terminent l’année en force : +16,52% pour le CAC 40 en France, +21,77% pour l’indice MSCI World, +24,23 % pour le S&P 500, +13,70% pour le Dow Jones et +53,81% pour le Nasdaq 100, +28,25% pour le Nikkei 225.
Cependant, la croissance mondiale ralentit et entre dans une phase de normalisation, comme en témoignent les tensions sur les chaînes d’approvisionnement post-Covid qui s’estompent.
En zone euro, la hausse des taux de la Banque Centrale Européenne commence à porter ses fruits puisque l’activité stagne. Elle pèse sur la demande et sur les profits des entreprises, ce qui freine leurs investissements. Toutefois, la baisse de l’inflation qui s’est récemment amorcée devrait redonner un peu de pouvoir d’achat aux ménages européens. Mais il va falloir s’habituer à une période de faible croissance, de l’ordre de 0,5% l’an prochain dans la zone selon les experts, soit à peu près l’équivalent de 2023. L’Allemagne est la lanterne rouge de la zone euro, empêtrée dans la crise de son modèle industriel. En décembre dernier, le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, a annoncé que, sauf choc ou surprise, il n’y aura plus de hausse de taux de la part de la Banque centrale européenne (BCE).
Aux États-Unis en revanche, la demande intérieure rebondit fortement et l’inflation se calme sur fond de décélération des salaires. Un scénario idéal qui devrait permettre d’éviter une récession. Le maintien de la consommation des ménages sera déterminant pour permettre cet atterrissage en douceur. Du côté de la banque centrale américaine (la Fed) les premières baisses de taux sont attendues dès 2024. La croissance américaine de 2,5% en 2023, est attendue à un peu moins de 2% pour 2024.
En Chine, les signaux négatifs se multiplient : déflation, moral des ménages au plus bas, chute de l’immobilier. Dans ces conditions, la croissance chinoise devrait rester en-dessous de sa tendance d’avant la pandémie.
Après une année 2023 marquée par le choc sur les taux qui a débordé sur les marchés obligataires pour toucher les banques régionales américaines ainsi que les petites et moyennes capitalisations, une normalisation voire une accalmie semble se dessiner. Les rendements obligataires devraient rester attractifs en début d’année 2024 et offrir des opportunités sur des titres de bonne qualité.
En France, le marché immobilier traverse une zone de turbulences depuis le début de l’année 2023. Il souffre de la remontée des taux d’intérêt et des conditions d’octroi de crédits immobiliers plus difficiles. Le marché immobilier en 2023 a été marqué par une baisse notable des transactions. Les baisses de prix ne sont cependant pas uniformes sur l’ensemble du territoire. Selon plusieurs analyses, les prix de l’immobilier devraient continuer à baisser en 2024, sans cependant s’effondrer, en raison d’un marché locatif extrêmement tendu.
Le marché immobilier d’entreprises traverse également une période difficile, mettant celui des sociétés civiles de placement immobilier (SCPI) en tension. Certaines SCPI sont confrontées à des baisses de leurs actifs. C’est le cas pour celles étant principalement orientées sur le marché des bureaux. En outre, les SCPI essuient un recul important de leur collecte. Ces deux facteurs combinés obligent certaines SCPI à déprécier le prix de leurs parts. Précisons qu’une réduction du prix des parts d’une SCPI engendre une augmentation du taux de distribution. En ces temps troublés, la patience est de rigueur d’autant plus que la rémunération des SCPI n’est pas nécessairement affectée. En 2023, les rendements des SCPI devraient s’approcher de leurs niveaux de 2022, soit 4,50% en moyenne. L’inflation élevée est plutôt une bonne nouvelle pour les SCPI, les revenus locatifs étant indexés sur l’inflation.
Au titre de 2023, les fonds euros des contrats d’assurance vie devraient servir un rendement net moyen de 2,50%. Fin 2023, plusieurs compagnies d’assurance ont mis en place des taux boostés sur les rendements qui seront servis en 2024 et/ou 2025 pour tout nouveau versement sur leurs contrats d’assurance-vie. Il est probable que ces compagnies prolongent ces taux bonifiés sur les tous premiers mois de l’année 2024, avec des opportunités qui pourraient ne pas durer.
En 2024, les conflits géopolitiques dans le monde occuperont toujours le devant de la scène. Le monde aura également les yeux rivés sur les résultats des élections américaines qui auront une influence sur le déficit des Etats-Unis. Il conviendra de surveiller le niveau des défauts sur les obligations à haut rendement (high yield) américaines. Les actions, notamment américaines, seront à considérer. Il faudra se montrer sélectif sur les valorisations des grandes capitalisations devenues moins attractives et leur préférer peut-être les small et mid caps, ainsi que les valeurs de santé ou celles liées à l’environnement, qui ont particulièrement souffert en 2023.
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